Interview 2024

Cette année, l’interview a eu lieu le 29/10/2024, un mois après la fermeture du parc. Un grand merci à Patrice Fleurent pour ses réponses et aux différents parconautes m’ayant soufflé quelques questions lors de la préparation de cette interview annuelle. Bonne lecture.

Fraips’fan : Bonjour, content de se retrouver pour cette interview traditionnelle. Le parc a terminé sa saison 2024 il y a tout pile un mois. Quel bilan faites-vous de la saison 2024 ?

Patrice Fleurent : 2024 a été une saison plutôt bonne, pas très bonne car elle est un tout petit peu en dessous des chiffres de 2023, mais elle revient de loin. On termine la saison à 281000 visiteurs contre 285000 l’année dernière. Elle a été assez compliquée avec un début de saison d’avril à mi-juillet pourri. Donc une saison bonne, mais compliquée puisqu’elle s’est faite essentiellement sur le mois d’août.

Quelle a été cette année la plus grande difficulté et la plus belle réussite ?

La plus grande difficulté, ça a été ce début de saison. Autant pour les collaborateurs que les saisonniers qui travaillaient dans des conditions difficiles avec la pluie, le froid, peu de monde. La réussite c’est que la période où il a refait beau, on n’a pas eu de journée rouge comme on peut en connaître quelques fois.
Il y a eu également la bonne surprise de se retrouver en 4ème position sur TripAdvisor au niveau français parce que quoi que l’on dise, un grand nombre de personnes alimentent ce site avec leurs retours d’expérience et on le consulte pour comparer les hôtels, les restaurants…
Donc c’est quelque chose qui est quand même assez suivi et c’est une belle satisfaction de cette place au niveau national. Bien sûr il y a toujours la récompense de Kirmes & Park Revue qui classe Golden Driller en 3ème position des attractions à sensations d’Europe. Là, on est plutôt dans une sélection professionnelle, mais l’avis du public compte beaucoup.

 

Parmi les visiteurs de l’année, est-ce que la part des personnes qui possèdent un pass annuel est importante ? Est-elle en progression ?

Le chiffre exact, je ne le connais pas, mais ça représente tout de même une part non négligeable. On s’aperçoit qu’il y a des Pass annuels qui viennent 3 fois et plus de 50 fois pour certains. Je n’ai pas le record de cette année, mais je crois que l’on avoisine les 60 (sur 110 jours d’ouverture).
On ne sait pas combien de temps ils sont sur place, c’est souvent des jeunes, mais même nous, ça nous semble trop. C’est un peu le problème des Pass. On est en train d’étudier la possibilité de proposer un échelonnement de paiement. On sait que pour les familles, c’est un budget. On essaie de trouver le meilleur moyen de proposer un paiement sans frais en plusieurs fois pour ceux qui le souhaitent.

Vous avez lancé cette année un billet 2 jours consécutifs. Est-ce que c’est une demande des visiteurs ?

Non, ce n’était pas une vraie demande des visiteurs. Ça a été fait un peu au pied levé en début de saison. On en a vendu un petit peu, il a juste fallu faire des réglages car ça demande à choisir ses jours de visite à l’avance (contrairement aux autres billets). Ce billet a été mis en place surtout pour les campings caristes car certains arrivaient à 3h de l’après-midi pour une visite le lendemain et on n’avait pas de compromis à leur proposer. Pour ce billet, il faut rajouter 50% du billet 1 jour pour pouvoir venir sur 2 jours. Pour les hébergements qui fleurissent un peu autour du parc (gîtes, chambres d’hôtes, Airbnb, cottages, même hôtels …) les gens peuvent venir sans se presser, repartir plus tôt pour profiter de leur hébergement et de ses installations (beaucoup proposent des spas) et revenir le lendemain sur le parc. Cela permet vraiment aux gens d’envisager la visite différemment.

Est-ce que le panier moyen des visiteurs continue sa progression ?

Pas forcément en progression, mais en tout cas, nous n’avons pas remarqué de régression. Les conditions météo ont fait que pendant presque 5 mois d’ouverture, les gens n’ont pas trop pique-niqué et ont plutôt consommé dans les restaurants du parc. Les restaurants ont très bien fonctionné. Sur les boutiques le chiffre s’est maintenu et sur les autres dépenses également.

Cette année, il n’y avait pas de nouvelle attraction au parc, mais les investissements ont malgré tout continué pour améliorer le parc. Pouvez-vous nous en parler ?

Oui, concernant les parkings, on avait essayé, et on va continuer à planter des arbres et faire un système de stationnement en épi. On n’a pas eu de chance parce qu’il ne reste que 13 arbres sur 70 dans un bon état. 80% des arbres plantés n’ont pas tenu dans ce sol qui était sans doute trop gorgé d’eau avec l’automne et l’hiver très pluvieux que l’on a connu avant. On va recommencer avec de nouveaux grands arbres et perfectionner notre système de stationnement. L’investissement était quand même énorme avec des arbres qui faisaient 7m de haut et les travaux pour mettre en place tout ça. On est facilement à plus de 150 000€ dans ces aménagements de parkings. Sans marquage au sol, les gens prennent trop de place et ça nous fait vraiment perdre de la capacité. Avec des bandes au sol, certains chauffeurs estimaient que c’était trop étroit, il faut trouver le juste milieu.


De l’autre côté, vers Timber Drop, on a repris une zone importante puisque c’est celle où il y avait la maison du voisin. C’est également un terrain proche du parc qui nous appartenait de longue date, mais que nous avions laissé comme ça pour ne pas aller trop près de chez lui, ne pas le déranger et lui laisser une distance raisonnable pour son intimité. On a obtenu grâce à ça une capacité de stationnement plus importante de ce côté.

 

Cette année, on a aussi revu des choses pour nos mascottes. Avant, elles ne travaillaient pas toute la journée. On a décidé que Jack accueillerait les visiteurs côté Pirate et Billy sur l’autre entrée quand la météo le permet. Ils se promènent ensuite dans le parc. Pour le spectacle, Billy et Dolly ont travaillé cette année une petite chorégraphie avec l’aide de l’association locale Let’s Move. Ça a plutôt bien fonctionné avec une animation plus dansante, qui met de l’ambiance. Il faudrait un peu plus de temps pour l’améliorer.
Autre nouveauté, on a ajouté des bornes de commande dans les restaurants (Au Lucky Burger et au Saloon). Les caisses ont été changées partout dans le parc pour être uniformes, ce qui a permis l’ajout de bornes.
On n’a pas encore l’analyse complète des chiffres pour savoir si c’est vraiment bien utilisé, mais l’idée était d’accélérer la prise de commande puisque les cuisines suivent. Je pense que l’on va continuer pour l’Arizona Pizza et la Cantina. Pour le Saloon, on va probablement doubler, ou tripler et peut-être aussi au Lucky Burger.
Enfin, on a mis en place la solution Handivisible, qui en est seulement à ses débuts. Le système va devenir de plus en plus performant quand il va être de plus en plus connu et utilisé, dans notre parc, mais également dans d’autres secteurs que le nôtre. On voit que le nombre d’entreprises qui font appel à ce système augmente régulièrement et notamment dans l’est, mais j’ai aussi des collègues de parcs qui sont intéressés dans le Nord par exemple. C’est très bien parce que ça va permettre aux gens de savoir que cela existe. Cela ne fait que la deuxième ou troisième année que c’est en place et cela permet aux porteurs de handicaps visibles et/ou invisibles de signaler leur présence à l’approche d’un point de vente comme au restaurant ou à l’entrée du parc pour l’instant. Ce n’est pas un système que l’on mettra sur les attractions.

Le coût énergétique du parc est-il maîtrisé ? a-t-il flambé ? s’est-il stabilisé cette année ? Le parc a-t-il des projets pour réduire son impact ou limiter sa consommation ?

Quand il y a eu les grosses augmentations, on était encore sous contrat qui permettait de réguler le coût de l’énergie. On vient de signer un nouveau contrat avec EDF qui a permis de réduire le coût par rapport à l’année dernière qui avait flambé. La chance que l’on a, c’est que l’on travaille énormément en juillet/août, qui est une période où l’électricité est vendue moins chère. En été, de nombreuses entreprises ferment à ce moment-là et comme le courant ne peut pas être stocké et qu’il est produit, ça devient plus avantageux. Une éolienne : on peut temporairement l’arrêter, mais une centrale nucléaire, c’est plus compliqué. On est des bons clients pour eux de ce point de vue là. Cela représente un coût malgré tout.

Pour les autres installations, on essaie de réduire : par exemple, le choix du compresseur d’El Molcajete avec un système de variation moins énergivore.

À la fin de la saison, le parc a annoncé dans les médias l’arrivée d’une nouveauté en 2025, peut-on déjà en savoir plus ?
Effectivement, une nouveauté est commandée pour l’année prochaine. Le fait de l’avoir décrite dans les médias comme une nouveauté au mouvement sympathique, mais qui reste familiale a fait que beaucoup de passionnés et certainement ceux qui vont lire cette interview ont mis le doigt sur l’attraction dont il s’agit. La différence entre le Nebulaz de Fraispertuis-City et d’autres, ce sera le travail thématique que l’on fait autour de l’attraction. Il sera situé à proximité de Timber Drop et sera un véritable ajout, sans remplacer d’attraction existante. On est en train de finaliser la thématisation pour sortir un concept art propre à notre parc et que l’on devrait pouvoir présenter officiellement dans quelques semaines.

Au-delà de cette nouveauté, est-ce que d’autres projets verront le jour en 2025 ?

Il y a toujours ce projet de bâtiment logistique qui continue de s’affiner et que l’on espère voir sortir de terre, mais qui est conditionné par les possibilités de développement du parc, elles-mêmes conditionnées par les possibilités d’extension.

Pour l’année prochaine, nous changeons de prestataire pour les photos onride. Cette année, le photomaton pirate n’a pas fonctionné de la saison. Le nouveau fournisseur va lui redonner une deuxième vie avec du nouveau matériel, un écran tactile qui permettra de le remettre en fonction. Cette année, on a également eu les photos sur Golden Driller à l’arrêt. Ce fournisseur va s’en occuper et gérer les trois points de vente (Golden Driller, Timber Drop et le Flum). On a bon espoir de qualité parce que ce fournisseur a travaillé sur des attractions comme Hurakan Condor à Port Aventura ou Mumbo Jumbo à Flamingoland.

Sur le Flum on conserve l’emplacement dans la descente, mais sur Timber Drop, on va changer d’endroit et ce sera juste avant de repasser dans le tronc, après la vrille. Cela permettra d’avoir un nouvel angle. On va pouvoir proposer la vente de ces photos sur le stand dédié comme c’est déjà le cas, mais lors de faible affluence, nous pourrons également proposer la vente des photos de ces trois attractions sur un seul point de vente. Il suffira de retenir le numéro de sa photo et d’aller la demander au stand ouvert.

Le parc a-t-il encore des possibilités d’extension, ou est-il contraint de continuer à renouveler son offre existante sur la même surface ?
Ça, c’est vraiment la grande question actuelle. Les réglementations environnementales évoluent. Depuis 2022, une partie de nos terrains sont considérés en zone humide. Effectivement, on a toujours été dans un terrain avec des sources. Ce n’est pas pour rien que cela s’appelle la colline des eaux. Depuis toujours, on en a tenu compte, que ce soit lorsque l’on a fait le Grand Canyon avec des fosses où l’on pompe de l’eau en permanence ou les fondations de Golden Driller adaptées à ce terrain. Aujourd’hui, il y a une réglementation qui est contraignante et qui nous oblige à faire des mesures compensatoires. On est en pleines discussions car depuis 2021, nous sommes sur des propositions de mesures compensatoires et nous avons du mal à trouver des accords avec l’administration et les équipes qui gèrent ces sujets dans le département des Vosges.
On espère que la situation se débloque, mais l’avenir va être plus compliqué et nous obligera peut-être à continuer un turnover d’attractions, ce qui n’est évidemment pas l’idéal.

Le parc possède beaucoup d’attractions qui tournent, est-ce que les prochains choix tiendront compte de ce constat ?

Dans nos attractions, on a 4 chutes (Joly Jumper, Cactus, Hissez-haut et Golden Driller), on peut presque même dire 7 si on compte indépendamment les 4 chutes sur Golden Driller. On a du balancier avec le Bateau Pirate et effectivement on a beaucoup d’attractions qui tournent, mais on tient compte de la totalité du mouvement. El Molcajete tournait, mais on essaie d’avoir des mouvements plus intéressants que juste une rotation. On aurait pu penser à des chaises volantes où la rotation est plus redondante. Le fait qu’elle tourne apporte à la sensation. On ferait des bonds sur place, ça ne serait pas très intéressant. C’était le cas sur les Draisines où l’interactivité rend la rotation plus variée ou le mouvement des taureaux sauvages, moins systématique que des tasses par exemple. Au risque de décevoir, en 2025, ça va encore tourner. C’est aussi plus complexe qu’une simple rotation et je ne suis pas sûr que ce soit ça que l’on retienne vraiment, même si visuellement ça tourne. Moi qui suis un peu trouillard, je me suis forcé à l’essayer au Parc Astérix et j’ai plutôt noté ce mouvement de balançoire et d’oscillation entre les bras qui se croisent. La rotation est présente, mais n’a finalement pas une grande valeur ajoutée là-dessus. Après pour éviter les attractions qui tournent ça passe par un grand huit ou un dark ride.

À ce sujet, on sait que c’est une volonté du parc que le prochain investissement majeur soit un coaster. Où en est le projet ?

On est dans une configuration où l’on se mord la queue puisque je continue à dire que le prochain investissement qui nous fera passer un cap dans l’affluence du parc sera un coaster et de surcroît, un coaster d’envergure (tant en qualité, qu’en débit, …) Quand on commence à parler de ça, forcément on sait que cela prend beaucoup de place, au détriment du stationnement vu la place restante dans le parc. Or si j’enlève du stationnement pour ajouter une attraction susceptible d’attirer plus de visiteurs, forcément, on va se heurter à des journées problématiques où nos parkings seront saturés. C’est pour cela que pour que ce type de projet existe, tout doit commencer avec ces possibilités d’extensions accordées par les organismes d’état. Parallèlement, on sait aussi que nos trois coasters actuels (Timber Drop, Grand Canyon et Ronde des rondins) ont toujours une bonne popularité malgré leur niveau d’intensité. On se pose la question si on ne doit pas chercher un coaster plus modeste, intermédiaire, à débit acceptable, avec un budget plus raisonnable et qui permette de continuer l’évolution du parc sans être totalement coincé par cette question d’agrandissement. Ça sous-entend quelque chose de plus simple, que l’on arriverait à intégrer dans le parc sans trop empiéter sur les parkings, avec des sensations plus modestes, mais adaptées aux familles et une accessibilité intéressante pour les enfants.

Un projet est-il envisagé à l’intérieur du rocher de l’ancienne mine d’or ? Il a été évoqué un projet de dark ride pour cet emplacement finalement abandonné, cela signifie-t-il que le parc n’envisage plus du tout la création d’une attraction de ce type ?

On continue à penser que l’emplacement est intéressant, mais pas pour un dark ride effectivement. Le dark ride, lui, peut toujours être envisagé, mais dans son propre bâtiment et comme cela demande de la place, c’est également soumis aux possibilités d’extensions.

En 2026, Fraispertuis-City fête ses 60 ans, est-ce que quelque chose est envisagé pour cette année particulière ?
Dans les dates anniversaires, à part les décorations que l’on ajoute dans le parc et sur les supports de communication, ce n’est pas automatiquement une date qui annonce une nouveauté. Peut-être que l’on aura d’ici là trouvé quelque chose pour marquer le coup, qui pourrait par exemple animer le podium sur cette période festive.

Le succès de la saison d’Halloween dans les parcs semble être un très grand succès cette année. N’y a-t-il pas de regret de ne pas prolonger la saison ?

Non, toujours pas. La réponse reste la même. Je l’ai vu encore cette semaine (NDLR dernière semaine d’octobre) le soleil est très agréable sur le haut du parc, côté Cactus par exemple, mais sitôt que l’on va en bas du parc c’est froid et extrêmement humide. Je pense qu’il ne faut pas regretter, on le voit déjà au mois de septembre pour les kiosques qui sont au fond du parc ou Pirate Attack, c’est compliqué. Bien évidemment, on sait que toutes les attractions ne sont pas forcément censées être ouvertes pour Halloween et pourraient même être modifiées. On peut tout imaginer, tout devient possible, mais simplement, c’est beaucoup de frais et on n’est pas tentés de prendre le risque. On n’est pas le seul parc à ne pas faire Halloween, des parcs qui sont mieux situés géographiquement que nous ne le font pas non plus. Je pense que pour les parcs qui font Halloween, il y a des bons résultats, mais l’impact des coûts et le risque d’une mauvaise météo à cette période peut aussi être une énorme prise de risque.

Parmi les équipes permanentes du parc, est-ce que des postes sont à pourvoir ?
Oui, on recherche des technicien(ne)s de maintenance/électrotechnicien(ne) avec expérience. Nos équipes sont trop restreintes sur ces postes actuellement. On cherche à embaucher en CDI. On lancera des annonces prochainement à ce sujet sur nos réseaux sociaux.
Parmi les nouveautés des parcs français et européens, est-ce que certaines choses ont retenu votre attention ?
Moi, je suis un trouillard né, alors je n’ai toujours pas été voir Voltron à Europa Park. Ceci étant, j’ai pu admirer le projet et je pense que j’ai été encore plus impressionné lors de ma visite en famille à Europa Park l’hiver dernier sur le chantier du quartier autrichien. Les moyens déployés pour reconstruire la zone.

En France, je n’ai pas encore eu l’occasion non plus, je voulais aller au PAL en fin de saison, mais c’était complet pour dormir dans son dernier hôtel. Fjord Explorer a l’air super. J’ai eu la chance de voir le Parc Astérix avec Toutatis et leur Nebulaz. J’avais le choix entre Toutatis et le Nebulaz, j’ai choisi le deuxième (rires).
J’ai aussi pu découvrir la réhabilitation du monorail de Nigloland qui est vraiment une belle réussite autant technique qu’esthétique dans un parc qu’il faut reconnaître, fait ça toujours très bien. On a pu voir les prémices des futurs cottages derrière l’hôtel des pirates. Pour l’année prochaine, il se profile de belles choses en France avec la Récré des 3 curés, le parc Ange Michel, Papéa Parc, Futuroscope, Mer de Sable, Parc Astérix, … C’est prometteur, ça va permettre aux gens de découvrir de belles choses dans tous les coins de la France.
Un grand merci pour le temps accordé et les réponses à toutes ces questions. Bon hivernage et à bientôt pour plus de nouvelles sur la nouveauté 2025.
Merci à vous, à très bientôt

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