Les annonces du gouvernement sur les étapes de réouverture liées au domaine du tourisme ont du mal à passer auprès des parcs français, et pour cause, elles sont difficilement compréhensibles et annoncent de grosses problématiques pour les parcs. Si l’année 2020 a été compliquée pour le secteur, l’année 2021 semble encore plus complexe.
Dans le même panier que les grands événements
Le SNELAC, le Syndicat National des Espaces de Loisir d’Attractions et Culturels continue les rencontres avec les membres du gouvernement pour trouver des solutions suite au calendrier de déconfinement annoncé par le président de la république. Plusieurs problèmes sur la table dont celui de se voir assimiler avec les grands événements, les festivals, les concerts, événements sportifs ou foires alors que la structure, l’organisation, la gestion de flux et les protocoles sanitaires sont bien différents.
Deux dates et beaucoup d’incompréhension
Les stations de ski ont connu une saison sans remontée mécanique, les parcs à thèmes connaîtront quelques semaines sans attraction. Cela semble absurde et c’est pourtant la première étape proposée par le gouvernement pour le 19 mai. Jean Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat chargé au Tourisme a détaillé ce matin aux micros de BFM TV détaille que la première date permettra principalement aux activités en extérieur, aux parcs zoologiques, jardins botaniques ou aquariums en extérieur d’envisager une réouverture. Ainsi Océanopolis a annoncé rouvrir le 21 mai, le Zoo de Beauval le 25 mai, …
La deuxième date évoquée au 9 juin permettrait l’ouverture des attractions et donc des parcs d’attractions. Pour Fraispertuis-City comme pour d’autres, il est évidemment inconcevable d’ouvrir un parc sans ses attractions. Dennlys Parc , Festyland ou le Parc Astérix par le biais de son directeur général Dominique Marcel ont tous exprimé leur incompréhension.
Quelques premiers parcs ont annoncé leur réouverture (Le PAL le 8 juin, la Mer de sable et Bagatelle le 12 juin). Fraispertuis-City ne se prononce pas pour l’instant préférant attendre des éléments complémentaires sur les conditions de réouverture.
Les débats autour du pass sanitaire
En plus des jauges et de l’ensemble des protocoles déjà mises en place par les parcs l’année dernière et qui ont fait leurs preuves, le gouvernement a évoqué l’idée d’imposer la présentation d’un pass sanitaire au-delà de 1000 visiteurs pour pouvoir accéder au parc. Cette mesure est contestée, à la fois par les parcs, mais également par les visiteurs.
Le SNELAC parle d’une mesure « injustifiée et inapplicable » dans un communiqué et des parcs comme Nigloland évoquent la question de rentabilité et donc d’ouverture du parc cette année si une telle mesure votée. Comme on le voit dans le reportage, Fraispertuis-City se questionne. Comment mettre en place cette mesure sans qu’elle ne génère des files d’attente importantes à l’entrée, alors que les parcs veulent éviter ce genre d’attroupement en ayant pour la plupart mis en place un système de réservation et d’achat de billet avant visite. Arnaud Bennet, directeur du PAL explique aussi la complexité au niveau logistique. Des parcs comme Nigloland, Walibi ou le Puy du Fou annoncent d’hors et déjà qu’ils ne sont pas sûr de pouvoir ouvrir dans avec les conditions actuelles.
Beaucoup d’autres questions soulevées comme la protection des saisonniers, qui sont pour la plupart des jeunes qui ne sont pas prioritaires dans le calendrier vaccinal, un employeur ne saurait imposer cela à ses employés, tout comme il est difficilement imaginable qu’il leur demande de réaliser des tests PCR aussi régulièrement. Le pass sanitaire évoqué ne concernerait bien évidemment pas uniquement les personnes vaccinés, mais prendrait en compte les personnes ayant réalisé un test PCR négatif récent. On imagine l’organisation complexe que cette mesure demanderai à chaque visiteur et l’on peut imaginer l’immense frein à la visite que cela pourrait représenter alors que le gouvernement incite les français à passer leurs vacances en France. Sur les réseaux sociaux et au téléphone, les premiers visiteurs ont fait part de leurs inquiétudes et ont pour certain déjà annoncé qu’ils préféraient ne pas venir cette année si la condition du pass sanitaire était instaurée.
Le SNELAC insiste sur le fait que « Nos entreprises privées ne doivent pas porter la charge de la stratégie vaccinale du gouvernement. »
Emmanuel macron a déclaré que « le pass sanitaire ne saurait être obligatoire pour accéder aux lieux de la vie de tous les jours comme les restaurants, théâtres et cinémas, ou pour aller chez des amis », mais que « dans des lieux où se brassent les foules, comme les stades, festivals, foires ou expositions, il serait absurde de ne pas l’utiliser. »
On revient donc à l’une des première observations des professionnels du tourisme qui constate que le gouvernement les classent dans une catégorie qui n’est pas la leur. Ce pass sanitaire doit encore être débattu au parlement d’ici fin mai avant de pouvoir entrer en vigueur.
Fraispertuis City dit espérer rouvrir fin juin au plus tard.
edit du 7 mai : Le parc a modifié son calendrier en ligne, le parc annonce à présent une ouverture à partir du 3 juillet, sans valider pour autant que ce sera la bonne date. Dans une interview donnée à Magnum la radio, le directeur évoque même la possibilité de ne pas ouvrir cette année si les conditions sanitaires restent celles annoncées et qui ne permettrait pas une rentabilité, qui est nécessaire après une année 2020 déjà si complexe.
Bon courage aux équipes de tous les parcs de loisirs français.